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APOTHÉOSE DE CLUSERET.

tenir que par les mêmes moyens. Maintenant, que ferez-vous ? Vous résisterez ? À la France entière ? Aux ennemis intérieurs ? Aux ennemis extérieurs dont le nombre et la confiance augmenteront de jour en jour ? Votre défaite est certaine, et ce n’est désormais qu’une affaire de temps. Vous avez eu décidément tort de mettre Bergeret « à l’ombre, » comme on dit à l’Hôtel de Ville, — d’abord parce qu’il nous réjouissait, et ensuite parce qu’il avait tenté la seule chose susceptible de vous sauver. Il n’y avait qu’un fou qui pût faire réussir une folie.

XL.

Qui remplace Bergeret ? Dombrowski. Qui a voulu qu’il en fût ainsi ? Cluseret. Il y a eu le Comité central, il y a eu la Commune, maintenant il y a Cluseret. Il est évident que Cluseret avale la Commune qui a avalé — et assez mal digéré, ce nous semble — le Comité central. Cluseret est grand, Cluseret est fort, Cluseret sauvera Paris. Cluseret fait des décrets, Cluseret les fait exécuter. La Commune dit : Nous voulons, mais Cluseret dit : Je veux. C’est lui qui a conçu et promulgué cette admirable loi. « Considérant les patriotiques réclamations d’un grand nombre de gardes nationaux qui tiennent, quoique mariés, à l’honneur de défendre leur indépendance municipale, même au prix de leur vie… » Comme je voudrais les connaître, ces gardes nationaux qui attachent si peu d’importance à leur peau ! Si on m’en montre deux je consens à être le troisième. Mais