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LE ROI VIERGE

Elle dut s’arrêter ; une ligne de soldats, le sabre nu, défendait l’approche de la Résidence.

C’était affreux ! Quoi ! Frédérick était là, dans ces flammes, et elle ne pouvait pas s’élancer, l’en arracher, ou y mourir avec lui, en l’embrassant, oh ! en l’embrassant. Elle se tordait les bras, se mordait les cheveux, éclatait en rauques sanglots.

À ce moment, du porche qui s’ouvrait à droite dans la partie de l’édifice que l’incendie n’avait pas atteinte, sortit à la hâte une troupe d’hommes et des femmes. La Frascuèla eut une rapide espérance ! Le roi se trouvait peut-être parmi ces gens qui s’échappaient, qui étaient sauvés.

La foule s’écarta respectueusement pour livrer passage aux nouveaux venus ; c’étaient donc de grands personnages. Ah ! certainement, le roi était là, hors de danger. Elle se précipita vers le groupe, ne reconnut personne, aperçut enfin le prince Flédro-Schèmyl ; elle le prit par le bras, et l’entraîna violemment.

— Le roi est avec vous ?

— Gloriane ! Que faites-vous ici ?

— Ah ! répondez. Le roi est-il avec vous ?