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grâce à quelques sous qu’il avait dans la poche de sa veste.

Les gens se défiaient de lui, parce qu’il était très pâle, regardait en arrière toujours, comme quelqu’un qui a peur d’être suivi ; une femme qui semait de la luzerne le voyant se mettre à courir tout à coup quand il eut dépassé la dernière maison de la bourgade, se dit en elle-même : « On dirait que ce vieux-là vient de faire un mauvais coup. »

Le lendemain, il arriva dans un autre vallon où personne ne le connaissait — car les montagnes, dans le pays basque, sont des espèces de frontières qu’on franchit rarement, — et comme il lui restait une dizaine de sous à peine, il demanda à un cantonnier qui cassait des pierres