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ces pays de montagnes, il marchait d’un pas mesuré, sans hâte, mais sans hésitation, d’un pas de laboureur.

La Cadije, à pleine bouche, embrassa ses trois hommes, plus ardemment le mari, plus gravement l’aïeul, plus doucement le petit.

Ils s’assirent autour de la table, dans la salle basse, et mangèrent en silence.

Le repas du matin, ce n’est pas l’heure des propos ni des rires. Ses forces, son activité, il faut les réserver pour le travail de la journée, n’en rien laisser perdre en menus badinages. Le soir, après la besogne, on peut se divertir ; quand on a payé sa dette, il est permis d’être prodigue.