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mes forces vitales, convergeaient vers l’extraordinaire et magnifique comédienne, par qui mon drame devenait la vie, par qui ma parole devenait un chant. Aux répétitions, elle ne m’avait guère satisfait ; même, nous nous étions, parfois, assez vivement querellés ; c’est à peine si j’avais vu qu’elle était séduisante, et si belle ! Mais là, dans la chaude apothéose du théâtre, traînant sa robe de brocart d’or avec un bruit sonore de longues périodes, riant des rires rouges qui veulent des baisers, levant de beaux bras nus qui imposent la caresse, grande, grasse, blanche, avec des rougeurs de sang soudain sous la neige vivante des épaules et de la gorge, elle était bien, dans la splendeur des