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des mots divins. Ah ! ces paroles-là, vous ne les savez pas, vous ! moi je les ai oubliées à force d’en entendre d’autres. Ce soir-là, sous les branches, elles m’enivraient, et, pendant que nous cherchions le nid, je me laissais aller, attendrie, alanguie, dans les bras du petit cousin, qui me serrait plus fort, toujours plus fort, en baisant par instants mes cheveux… et qui glissa tout à coup sur l’herbe ! en m’entraînant avec lui. Car le matin, justement, il avait plu. Mais cela m’était bien égal qu’il eût plu, et que mon cousin eût glissé ; et cela me fut bien égal aussi d’être grondée par mon père quand nous rentrâmes, bien tard, au salon. Aucune inquiétude possible : j’étais sûre que mon amou-