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Non. Les avoués, ma chère petite,
De ce travail-là seraient mécontents.
Et sauraient purger leurr maison bien vite
D’un être qu’on voit perdre ainsi son temps.

Car ce que j’écris, on le considère
Autant qu’un liard qui n’a plus de cours ;
Sa valeur encore est plus secondaire ;
C’est une chanson faite pour des sourds.

J’exerce un métier rude et difficile :
Lorsque l’on veut bien faire ce métier,
On se voit partout traiter d’imbécile,
On ne trouve plus à se marier.

Dis, te souvient-il de la tragédie
Que nous avons vue un soir ? Te pinçant
Pour te réveiller, et tout engourdie.
Tu me dis : « Cela n’est guère amusant ! »

Voilà, sans pousser aussi loin les choses
Cependant, voilà tout ce que je fais.
J’accouple des mots jaunes, bleus ou roses,
Où je crois trouver de jolis effets.