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La douce chanson toute parfumée
Qui change mon cœur en un paradis.

Ces vers sont éclos pour la bien-aimée,
Pour que ses beaux yeux, que ses yeux charmants
Qu’emplit une aurore encore innommée
Les couvrent demain de rayonnements !

Je l’aime, je l’aime ! et c’est une fête
En moi, hors de moi rien que d’y songer.
Âme de lumière et de bonté faite,
Son charme s’épand subtil et léger.

Mais regardez donc, alors qu’elle passe,
Cet air délicat et mignon qu’elle a.
Dire que pourtant toute cette grâce,
Ce charme, cet air, c’est à moi cela !

Je suis riche, mais riche à faire envie
Aux oiseaux du ciel tant j’ai de l’amour
Au fond de mon cœur qui la glorifie,
Cher être béni ! ma vie et mon jour !

C’est elle, mon bien, mon trésor, ma femme,
Celle que je montre aux astres joyeux
Comme la moitié douce de mon âme.
L’épouse au regard tendre et sérieux.