de Glatigny. On lui conseilla de porter plainte. Le poète borna sa vengeance à publier le récit de son aventure et à rimer une complainte intitulée : L’Infâme Glatigny, qui est fort plaisante, et que par malheur le temps m’empêche de vous lire.
De retour à Paris, Albert Glatigny connut le
plus grand, le vrai, le seul bonheur de sa vie
tourmentée. Il épousa une jeune femme, pauvre comme lui. Ils s’aimèrent tendrement et
fidèlement. Ce furent des mois heureux, des
années heureuses. Certes, la misère tenait
toujours Glatigny, mais il avait la joie au cœur.
Et bien qu’il fût obligé par les nécessités de sa
vie de comédien, à transporter son petit ménage
de ville en ville, de bourgade en bourgade, il
trouvait dans ce foyer errant l’oubli de toutes
les peines avec le doux orgueil du devoir accompli. Un court poème, qui n’a pas été publié
dans ses œuvres complètes, vous dira avec
quelle pureté, avec quelle tendre caresse le
poète adorait sa jeune femme.
Voici la chanson de la bien-aimée,
Que l’aube m’apporte et que je redis,