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votre zèle fervent, elle devienne, — selon la justice, — une belle et durable gloire.

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Un poète tout diflférent de Léon Dierx, c’est José-Maria de Heredia. Chez lui, au lieu de la rêverie harmonieuse, toute la robustesse avec un fracas de métal, et au lieu de teintes crépusculaires, le flamboiement aveuglant de midi.

La fureur rouge des cactus, le resplendissement des incendies nocturnes, l’azur vert du ciel persan et les pourpres et les ors de Paul Véronèse ou de Delacroix, n’ont que des teintes pâles, en regard des strophes éclatantes de José-Maria de Heredia. Ne lui demandez pas la grâce familière de François Coppée ni la philosophie subtile de Sully Prudhomme. Né sous le ciel chaud de Cuba, ce qui lui plaît et ce qu’il vous oflfre, ce sont de farouches floraisons de couleurs. Dans son poème intitulé la Détresse d’Atahualpa mais surtout dans ses sonnets, dans ses sonnets retentissants et superbes, où l’on voit les chasseresses de l’Hémus traîner