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Vous le voyez, malgré le ton puéril de ces petits poèmes qui imitaient des chansons populaires, il s’y glissait parfois des amertumes et je ne sais quoi d’amer et de fatal, — Berquin Werther. Je m’en suis excusé dans le Finale qui est la dernière pièce que je vous lirai.


FINALE


Je n’ai jamais commis de crime.
On ne m’a pas assassiné.
Mon remords fut imaginé
Et mon cœur saigne pour la rime.

Jeune, on aime à parler trépas.
Byron, Musset, l’exemple tente.
Sais-tu de quoi l’âme est contente ?
De montrer qu’elle ne l’est pas.

Le spleen a de sinistres charmes,
On a le caprice entêté
D’affirmer sa virilité
Par le désespoir et les larmes

Mais ces choses là n’ont qu’un jour.
Sourire est bon. La vie belle.
On se lasse d’être rebelle
À la clémence de l’amour.