Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ce fut tout ; seulement, dès l’aurore prochaine,
(Je n’ai rien oublié : c’était un vendredi)
Des enfants qui passaient virent au pied du chêne
Un cadavre d’oiseau déjà sec et roidi.

« Il est mort ! » dirent-ils, et deson doig agile
L’un d’eux creusa ma fosse à l’ombre d’un roseau,
Et, tout en enfermant mes plumes sous l’argile.
Il priait le bon Dieu pour le petit oiseau.


Voici deux sonnets en tout petit vers :


LA TRAVERSÉE GALANTE
À une jeune dame qui me voulait persuader de faire un voyage aux Îles.


Tout est bien. Je ne veux pas mieux
Bouche de fleur, doux œil d’étoile.
Ton souffle suffit à ma voile.
Ton rayon suffit à mes yeux.

Que les Jasons ambitieux.
Vers l’horizon qu’un brouillard voile
Cherchent, en déployant leur toile,
D’autres terres sous d’autres cieux !