Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapporte ; j’étois bien sûr qu’elles trouveroient les leurs, puisque c’étoit la mienne que j’avois prise pour servir de prétexte à lier conversation. On voulut voir la tabatière trouvée ; elle va des mains de l’une dans celles de l’autre. On la trouve jolie ; on pousse même la curiosité, jusqu’à vouloir goûter du tabac qu’elle renferme. Insensiblement nous entrâmes dans une conversation plus réglée : je trouvois tout ce qui peut satisfaire l’esprit & le cœur ; mais je sentois que quel que chose pouvoit me rendre plus content ; c’étoit la liberté d’entretenir tête-à-tête la charmante Niéce. Je faisois de vœux au Ciel, pour qu’il envoyât quelqu’un qui voulût me tirer d’embaras. Mes vœux furent exaucez : une espèce de Robin vint nous aborder ; après avoir voltigé pendant quelque tems de la