Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/126

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me de Valpré à son carosse, peut-être l’accompagner chez elle, & par conséquent perdre de vûë ma charmante inconnue, renoncer au plaisir de la connoître, de la voir, de l’adorer. Que je me repentis d’avoir suivi trop aveuglément les conseils impétueux de mon amour ! J’allois me refugier dans le parterre, résolu de suivre de l’œil les démarches de Mademoiselle de Bonneval ; déjà je saluois Madame de Valpré ; la cruelle me retint, je lui présentai aussi-tôt la main sans lui répondre, dans l’espérance que bientôt débarassé de cet importun devoir, j’aurois encore le tems de revenir sur mes pas pour veiller au soin de mon amour.

Madame de Valpré marchoit avec une lenteur qui me désespéroit. Je tournai la tête pour lui cacher un mouvement d’im-