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À

CALDERON



L’aurore à l’orient brille, adorable et claire ;
Les cœurs sont frémissants, les fleurs jonchent le sol,
Et nous venons chanter ton hymne séculaire,
Ô glorieux enfant du doux ciel espagnol !

Lorsque tout ici-bas sombre dans la nuit noire,
Quand tout s’évanouit comme un songe d’été,
Le poëte divin, endormi dans sa gloire,
Rajeunit chaque jour pour la postérité.

D’un respect attendri le peuple l’environne ;
Pour lui deux cents hivers comptent pour un printemps ;
Plus s’amassent les ans, plus verte est sa couronne,
Plus son front resplendit sous les airs éclatants.

L’ombre efface d’hier les pompes solennelles,
L’oubli couvre bientôt le nom du conquérant ;
Mais toi, peintre profond des luttes éternelles,
Plus passeront les jours, plus tu paraîtras grand.