Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/133

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tance secondaire. On le voit dans les grands mouvements de la pensée, dans les tournants de l’histoire, durant les époques tragiques, la richesse ne sert plus à mettre les individus en saillie ; l’intelligence, la décision, l’éloquence, la bravoure, l’énergie servent seuls. La véritable valeur des personnalités s’affirme uniquement ; tout le factice, tout l’artificiel disparaît. Qui pense à dire en cette heure, pour attirer les sympathies et l’attention : « Cet homme est riche ! » Le fait n’a d’intérêt pour personne.

Le violent coup de vent a emporté les faux points de vue, les scories indignes des cerveaux pensants. On veut la réalité en tout, les galons ne comptent désormais que s’ils représentent d’utiles services ou des actes de bravoure. Ce retour à ce qui est vrai, cette répudiation des fausses apparences devrait mouler à nouveau la mentalité des hommes et reléguer les avantages que donne l’argent à la place qui leur revient.