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d’une centaine de pieds de longueur. Au pied s’étend le Lac-Vert dont les eaux, m’assure-t-on, en certains endroits, atteignent jusqu’à soixante-dix pieds de profondeur. — « Regardez maintenant, me dit mon compagnon, ce vaste territoire défriché et vous aurez une idée du travail ardu de nos petits frères. Remarquez, ils ont pris tout ce terrain en forêt vierge, abattant le premier arbre, et voyez le résultat. »

C’était plus qu’une surprise pour moi, c’était de l’étonnement. Devant nous s’étend un immense terrain parfaitement travaillé ; plus loin, des champs à essoucher et prêts bientôt à recevoir une première semence, puis enfin la forêt battant en retraite dans le lointain, qui se dresse là-bas, humble vaincue, témoin vivant d’une lutte acharnée et d’une défaite absolue.