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forêt.

Je ne l’accuse pas. Non ! Je le pleins seulement de tout mon cœur, comme je plains tous ces nombreux jeunes gens, habitués par leurs parents, dès leurs plus tendres années, à cette malheureuse vie des bois…

Ce n’est pas le foyer qui les a vus grandir, c’est la forêt. Et voilà comment l’habitude est devenue, chez eux, une seconde nature.

Comment les empêcher, maintenant, de courir la forêt ? Tout les y attire : la neige et la poudrerie les grisent à les rendre fous ; le vent qui souffle et fouette dans les grands sapins verts les enlève, tout comme l’onde bleue et les vagues agitées enlèvent les matelots, ces vieux loups de mer. Pour ceux-ci, le mot magique est : la mer ! Pour ceux-