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entrave et compromet l’avenir de nos jeunes gens !

« Pas convaincu, moi, que le chantier démoralise la jeunesse, le foyer, la famille !

« Allons donc ! je ne le sais malheureusement que trop ! Ce que je redoute ce que je crains, Arthur, c’est que malgré toute ta bonne volonté présente, tu ne fasses rien de tout ce que tu viens de me dire. Toi quitter la vie de chantiers ? Mais le pourras-tu seulement ? »

— « Ah ! vous ne me croyez pas ? Eh bien ! attendez l’hiver prochain et vous serez obligé de me croire… »

J’attendis l’autre hiver et, hélas ! je vis de nouveau le départ d’Arthur pour le chantier. Le printemps venu, il me fit entendre la même chanson : l’hiver suivant, je le vis encore reprendre le chemin de la