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« J’en ai par-dessus la tête. »



« J’ai fini avec cette vie des chantiers ! C’est mon dernier hiver, m’entendez-vous, dussé-je, pour cela, brûler mes sleds, mon camp et toute la forêt. Ce n’est pas un métier, ça, c’est un esclavage ! Vivre, durant des mois, enfoncé dans le bois comme un animal sauvage, travailler à suer sang et eau pour arriver à quoi ?… À la ruine de tout : de la santé, de son avenir et souvent de son âme par-dessus le marché… Et devient-on plus riche avec tout cela ? Toujours au même point. Ce que l’on prend là-bas, on le perd ici sur la terre. Tenez, j’en ai par-dessus la tête avec cette vie de lumberman.

J’envoie tout cela au diable, et… les