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une carpe et renfrogné comme un bison. Il a toutefois les yeux et les oreilles grands ouverts. En vrai policier, il s’en va, le nez au vent, fureter dans tous les coins et recoins des chantiers : il compare la date et le tas de billots charroyés au bord des rivières, compte scrupuleusement le nombre d’hommes, de chevaux et de traîneaux, pèse attentivement le travail fait, celui qui reste à faire, puis, un beau jour, sans que personne le sache, fait rapport de tout au siège du gouvernement de la grande compagnie.

Résultat final au printemps ? Plusieurs en dette, quelques-uns en dessus, mais tous appauvris.

Je le répète, le grand foreman est un personnage, un vrai diplomate, quoi ! Dans la vie commune cependant, c’est un homme comme vous et moi et, à le rencontrer, l’été,