Page:Meister - De la morale naturelle, 1788.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

S’aimer dans les autres, c’est vraiment là ce qui distingue l’homme moral de l’homme sauvage ou isolé ; ce mystère divin

    et je n’ose dire ici tout ce qu’on pourrait y répondre. J’observerai seulement que les Sauvages étant toujours à la chasse ou à la guerre, ce n’est qu’entre hommes qu’il peut exister chez eux quelque rapport suivi d’intérêt, de goût, d’habitude. Lorsque les Grecs furent civilisés, ils continuèrent encore de vivre séparés des femmes ; et l’on sait à quels égaremens s’abandonna le sentiment de l’amitié chez ce peuple si aimable et si corrompu. Mais de telles exceptions ne détruisent pas, ce me semble, le résultat d’une observation fondée sur l’expérience la plus simple, la plus commune.