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plutôt que vers telle autre, ne suppose pas une sensibilité aussi développée que le sentiment de ces rapports fins et déliés qui nous attachent plus particulièrement à telle liaison d’amitié qu’à telle autre.

Il n’y a encore, ce me semble, qu’une ame exaltée par l’amour qui ait pu devenir susceptible de toutes ces préférences délicates qui font naître l’amitié, et qu’elle seule inspire[1].

  1. On peut m’opposer l’exemple de plusieurs nations sauvages et de quelques nations très-civilisées, qui ont connu la passion de l’amitié, sans paraître avoir aucune idée de celle de l’amour. Je sens la force de l’objection,