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Lorsqu’un long avenir peut devenir mon partage, l’abandonnerai-je au caprice d’un jour, comme si je n’avais qu’un jour à vivre ?

La douleur m’accable, mais oublierai-je que dans ce moment même tout peut finir ?

La place à laquelle je vois aujourd’hui mon semblable, demain sera peut-être la mienne, et j’oserais être injuste !

Je frémis de ce qu’il faut entreprendre, de ce qu’il faut sacrifier pour satisfaire à mon devoir ; mais les dangers qui m’arrêtent sont-ils plus réels que ceux qui m’assiégent de toute part et à chaque instant ? Qu’importe d’échap-