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partageons les peines qu’il éprouve. On se rappelle le Sybarite qui suait à grosses gouttes en voyant ramer un matelot.

Considérez l’homme sortant des mains de la nature, ce n’est qu’avec beaucoup de peine qu’il se distingue lui-même de cette foule d’objets qui l’environnent ; il pense, doit penser que tout est en lui. Lorsqu’un objet nous frappe ou nous intéresse fortement, nous nous retrouvons, relativement à cet objet, ce que fut l’homme au premier moment de son existence. C’est ainsi qu’on est toujours pour la maîtresse ou pour l’ami de son cœur : C’est encore moi, dit-on avec la Galathée