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surant qu’en jouir serait le plus doux hommage que je pourrais offrir à sa cendre.

Oh ! comme mon ame était attachée à la sienne ! oh ! comme mon existence était toute en elle ! Il m’a fallu des années entières pour m’habituer à l’idée de me voir seul au monde ; j’avais pris une si douce habitude de lui consacrer tous mes vœux, toutes mes pensées, de ne vivre que pour elle !

Il se mêlait cependant peu d’illusion au sentiment qui avait pu former une liaison si intime. Personne ne connaissait mieux qu’elle et mes torts et mes défauts ; mais son ame avait besoin