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voilà ce qui forme sans doute entre les hommes les liens les plus durables.

Il y a beaucoup de gens qu’on n’aime que parce qu’on est accoutumé à leurs défauts, ou qu’on les croit accoutumés aux siens.

Ce n’est qu’à force d’indulgence et de raison que les hommes parviennent à se supporter mutuellement ; il n’y a point d’amitié qui puisse subsister long-temps sans cette espèce d’appui.

Combien peu d’hommes, combien peu d’amis pourraient se montrer l’un à l’autre tels qu’ils se voient au fond du cœur, sans se brouiller pour la vie !

Je ne mourrai pas sans avoir