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que toute sa délicatesse pour moi ne pouvait m’empêcher de lire dans son cœur, réveillèrent les miens ; je tombai, malgré tous les efforts de mon caractère et de ma raison, dans un état habituel de tristesse et d’inquiétude qu’aucune distraction, qu’aucun sentiment de bonheur ne pouvait adoucir. La situation de mon âme devint mille fois plus critique encore lorsque dans une lettre que Betzi reçut de sa sœur, je découvris que cette sœur avait été l’objet de ma plus vive passion, qu’elle venait d’être rendue à sa liberté par la mort de son époux, et que dans sa douleur, isolée dans sa famille et loin de sa patrie, toutes ses espérances se portaient vers un seul objet, la consolation de retrouver l’unique fruit d’un premier amour : c’était l’enfant que j’avais eu le bonheur de conserver, et que je venais de