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absolue. C’est encore à vous-même, femme adorable, que je dois le plus doux soulagement dont ma situation pouvait être susceptible. Quoique séparé de ma Betzi par un abîme que mes espérances n’osaient plus franchir, il me fut impossible au bout de quelque temps de ne pas rechercher toutes les traces de sa destinée. J’en recueillis les rapports les plus touchans avec moins de surprise que d’admiration, avec plus de tendresse et d’amour que de dépit et de jalousie. L’estime qu’elle sut se concilier dans son nouvel état attendrit insensiblement mes regrets, et les rendit moins amers, moins accablans ; j’osai jouir en quelque sorte de tout ce qui vous honorait aux yeux du monde. Je me félicitais en pleurant de ne vous avoir pas empêchée du moins d’acquérir une récompense si digne des