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j’ai voulu parcourir ces environs si paisibles et si rians. Il était déjà fort tard lorsque j’ai passé devant la petite porte de cette charmante retraite qui donne sur le grand chemin ; je l’ai trouvée ouverte et n’ai pu me défendre d’y entrer. En approchant du berceau où vous étiez assise, quel son de voix a frappé mon oreille ! Comment ne l’aurais-je pas reconnue, lorsque malgré le long intervalle de temps, de lieux et des plus cruels obstacles qui m’avaient séparé de vous, cette voix si douce n’a pu cesser de retentir au fond de mon cœur ? Pardonnez ma témérité ; je me suis approché davantage pour m’assurer que ce n’était pas une vaine illusion. Dans ce moment vous vous rappelliez quelle circonstance du plus tendre et du plus malheureux amour !… L’excès de mon émotion l’a trahie malgré moi ; je