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au plus vif désespoir. Lorsqu’en arrosant mon sein de ses larmes, et me répétant avec toute la passion qui le consumait : N’est-ce pas, Betzi, n’est-ce pas, tu ne m’abandonneras jamais ? Je lui répondis, pénétrée du même sentiment, par ces vers qu’il m’avait adressés peu de jours auparavant :


Ô Dieu d’amour écoute ma prière ;
Jusqu’au tombeau ce sont mes derniers vœux,
Laisse ce cœur, brûlant des mêmes feux,
L’aimer encore à mon heure dernière !


Dans cet instant Betzi et sa sœur crurent entendre, tout près de l’ombrage sous lequel elles étaient assises quelques sanglots étouffés, dont elles furent tellement saisies, que d’un mouvement involontaire elles se levèrent toutes deux à-la-fois, et sans oser s’interroger s’enfuirent précipitamment vers la porte de la ferme qui