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occupations solitaires, à la lecture, à la musique, aux petits ouvrages de notre sexe. Ce changement dans ma manière d’être inquiéta Séligni. Je n’eus pas la force de lui en révéler le mystère ; je craignais de le blesser, de l’affliger inutilement, peut-être encore plus de me montrer trop inconséquente à ses yeux. D’Eglof qui me voyait plus assidûment, pénétra plutôt le véritable motif des nouvelles dispositions de mon ame, de mon humeur et de toute ma conduite. Il s’en alarma moins, et se flatta peut-être dès-lors, sans se l’avouer encore à lui-même, que sa patience et son amour sauraient en profiter. Je n’osais l’en accuser ouvertement, mais en secret mon cœur faisait un crime à Séligni de ne pas mieux deviner le sentiment même que je m’efforçais de lui cacher, ou dont je ne laissais