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veille avec l’injonction très-expresse de ne le porter à Betzi que vers les dix heures du matin. Il venait de s’acquitter de ce triste devoir en lui racontant comment son malheureux maître était rentré le soir dans un abattement extrême, mais les yeux égarés et tout en feu ; tandis que son service le retenait dans sa chambre, il l’avait vu tour-à-tour se tenir immobile devant la fenêtre ou devant la cheminée, et puis marcher à grands pas avec des mouvement presque convulsifs. Enfin Milord lui avait ordonné d’un air doux et tranquille de le laisser seul, et de venir le retrouver au bout d’une heure ; qu’alors il s’était mis à écrire avec beaucoup de précipitation. Depuis l’anti-chambre il l’avait entendu plusieurs fois, tantôt se parler à lui-même avec une sorte de rage, tantôt, comme s’il