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incorruptible, la plus inépuisable.

La plupart de nos affections, lorsqu’elles voient le terme de leur empire, sont faibles ; celles qui n’ont qu’un terme prochain, et n’en sont pas moins violentes, se distinguent communément par une fougue qui pour être bientôt épuisée, n’en laisse pas moins après elle les ravages les plus funestes. Quelque fugitive, quelque périssable que soit notre existence, nos vœux, nos désirs aspirent sans cesse à quelque chose d’immortel. L’instant de la vie se passe, pour ainsi dire, à poser les jalons d’une destinée éternelle.

Ce n’est que par l’effort pénible de la plus froide réflexion, ou grâce à la sensualité la plus grossière et la plus imbécille, que l’homme parvient concentrer l’activité de ses forces et de ses besoins dans la sphère bornée