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l’époque intermédiaire

l’origine du perfectum latin en -uī, de l’aoriste passif grec en -thēn, du prétérit gotique en -da (-ta), etc. Ces formes résultent d’un travail qui s’est produit durant des périodes dont l’état de langue n’est pas restituable ; les données manquent pour déterminer le détail des conditions grâce auxquelles les innovations se sont réalisées. Vouloir les expliquer à tout prix, imaginer qu’on peut trouver ici des démonstrations rigoureuses, c’est perdre de vue les limites de la méthode comparative.

Entre l’époque de communauté et les époques historiquement attestées, il y a des développements non entièrement restituables et où il demeure nécessairement d’autant plus d’inconnu que la période intermédiaire est plus longue et surtout plus chargée d’innovations.