Page:Meillet - La méthode comparative en linguistique historique, 1925.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
principe de la méthode
LAT.
ARM.
ūnus, ūna, ūnum mi

[là où il y a trois formes, l’une est celle du masculin, la seconde celle du féminin, la troisième celle du neutre ; l’arménien n’a pas de différences de genre grammatical.]

SKR.
GR.
LAT.
ARM.
« deux » d(u)vā dyo duo erku

[on ne note ici que les formes du masculin, là où le genre est distingué ; de même pour « trois » et pour « quatre ».]

SKR.
GR.
LAT.
ARM.
« trois » tráyaḥ trēs trēs erek‘
« quatre » catvā́raḥ téttares quattuor č̣ork‘
« cinq » páñca pénte quinque hing
« six » ṣáṭ heks sex vec̣
« sept » saptá heptá septem ewt‘n
« huit » áṣṭā[1] óktō octō ut‘n
« neuf » náva ennéa novem inn
« dix » dáça déka decem tasn

Si, réserve faite du nom de nombre « un », les correspondances entre le grec, le latin et même le sanskrit sont évidentes dans une large mesure, il n’en va pas de même de celles entre l’arménien et les autres langues.

  1. Forme védique devant consonne, alternant avec áṣṭāv devant voyelle.