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VALENTIN.
––––Je ne dois pas… je ne puis accepter…
MIMI.
––––––Faudra-t-il donc d’un peuple entier
––––––Te faire entendre les prières.
LE CHŒUR DES PENSIONNAIRES.
––––––Valentin, écoutez de grâce
––––––De nos voix le touchant concert.
––––––Vert-Vert est mort, prenez sa place,
––––––Valentin, devenez Vert-Vert.
VALENTIN.
––––Vous le voulez ? Est-ce donc bien certain
BINET, à part.
––Et rien pour le défunt ! non, rien ! O multitude !
––Tu révoltes Binet par ton ingratitude !
LE CHŒUR.
––Toutes, nous t’en prions, accepte, Valentin.
VALENTIN.
––––Il faut céder à ce pressant désir,
––J’accepte, mais c’est bien pour vous faire plaisir.
LE CHŒUR, entourant Vert-Vert.
––––––A toi toutes les confitures,
––––––A toi tous les fruits du verger,
––––––A toi les grappes les plus mûres,
––––––A toi tout ce qu’on peut manger ;
––––––A toi bonbons et croquignoles,
––––––Tout ce qui compose un dessert !
––––Et que l’écho redise nos paroles :
––––––Vert-Vert est mort, vive Vert-Vert !
BINET, à part.
–––––––––O sexe frivole !
–––––––––Hélas ! c’en est fait !
–––––––––Un rien te console,
–––––––––Un mot te distrait !…
–––––––Hélas ! pauvre perroquet.
VALENTIN.
––––––Oui, de Vert-Vert je prends la place