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par arriver sur les toits… j’ai entendu des cris… j’ai vu des hommes qui se préparaient à me poursuivre, je suis entré dans la première cheminée venue… Maintenant, il faut que je sache un peu où je suis… Diable de poussière !… je n’y vois pas… et puis cette suie… Ah çà ! mais… je connais ça, cette porte ouverte… c’est le cachot où j’étais tout à l’heure ! Je suis retombé dans le poste… Qu’est-ce que ça fait, puisqu’il n’y a personne ?… ils sont en train de me chercher sur les toits… partons ! (Il arrive à la grille : en ce moment, quatre hommes passent dans la rue en courant de gauche à droite.) Ah ! diable ! non, ils ne sont pas tous sur les toits !… sauvons-nous par la cheminée !

Il remonte dans la cheminée. — À peine a-t-il disparu qu’on entend le dialogue suivant.

FLAMMÈCHE, dans la cheminée.

Qui vive ?

BERNADILLE, dans la cheminée.

Ami.

DÉLICAT, dans la cheminée.

Au nom de la loi, je vous arrête !…

Après ces trois répliques, grand brouhaha. — Bernadille, Flammèche et Délicat se disputent et se battent dans la cheminée. Tous les trois parlent à la fois. — Entrée du commissaire.

LE COMMISSAIRE, entendant le tapage qui se fait dans la cheminée.

Eh bien ! qu’est-ce qui arrive ?…

FLAMMÈCHE, dans la cheminée.

Il est dans la cheminée, mon commissaire… dans la cheminée… dans la cheminée !…

LE COMMISSAIRE.

Dans la cheminée ?… Attendez-moi !

Il ôte sa robe et sa perruque, les pose sur une chaise, et monte, à son tour, dans la cheminée. — Nouveau brouhaha…