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TOINON.

Hein ?

BERNADILLE.

J’ai conspiré avec M. de Cellamare.

TOINON.

Avec monsieur ?…

BERNADILLE.

Avec madame la duchesse du Maine, avec le cardinal de Polignac, avec M. Alberoni, avec le roi d’Espagne.

Délicat et Flammèche reparaissent au fond.

TOINON.

Qu’est-ce que ça veut dire, tout ça ?

BERNADILLE, à voix basse.

Ça veut dire… ça veut dire qu’on me cherche, et que si ces deux hommes que j’aperçois là-bas me trouvent ici, je serai pendu… Voilà ce que ça veut dire.

TOINON.

Ah ! mon Dieu !…

Elle tombe dans les bras de Bernadille.

BERNADILLE.

Allons, bon ! il ne nous manquait plus que ça… mais si tu t’évanouis, petite bête… je serai obligé de rester là pour te porter secours, et on me pincera.

TOINON, se relevant brusquement.

Tu as raison ! je serai forte… Entre chez moi, vite, vite… et cache-toi.

BERNADILLE.

Enfin ! (s’arrêtant à la porte.) Et de la prudence, n’est-ce pas ?… On essaiera de te faire causer… de la prudence !…