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BERNADILLE.

Quel nom ?

TOINON.

Le nom de la femme avec qui tu m’as trompée.

BERNADILLE.

Mais je ne t’ai pas trompée !

TOINON, incrédule.

Ah !

BERNADILLE.

Tu sais bien que je t’aime et que je t’aimerai toujours.

TOINON.

Oui, je le sais, tu n’aimes que moi, mais tu as beau n’aimer que moi, tu es faible, et dès qu’une autre femme te fait remarquer qu’elle te trouve… à son goût…

BERNADILLE, riant.

Ah bien ! il est bien clair que dès qu’une autre femme…

TOINON, furieuse.

Il en convient !

BERNADILLE.

Il ne faut pas nous en demander trop, non plus… à nous autres, faibles hommes ; il est bien clair que dès qu’une femme nous fait comprendre… nous ne pouvons vraiment pas… nous aurions l’air bête !…

TOINON.

Ainsi tu avoues… tu avoues que pendant les huit jours qui viennent de se passer…

BERNADILLE, en colère.

Tu veux le savoir, décidément, tu veux le savoir, ce que j’ai fait pendant ces huit jours… tu veux le savoir !… Eh bien ! je vais te le dire… j’ai conspiré…