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et frappant dans ses mains) Holà !… Lillas Pastia, holà !… Nous mangerons tout… tu me régales… holà ! holà !…

Entre Pastia.
PASTIA, lui faisant signe de ne pas crier.

Prenez donc garde !…

CARMEN, lui jetant la pièce.

Tiens, attrape !… et apporte-nous des fruits confits ; apporte-nous des bonbons, apporte-nous des oranges, apporte-nous du manzanilla… apporte-nous de tout ce que tu as, de tout, de tout !…

PASTIA.

Tout de suite, mademoiselle Carmencita !

Il sort.
CARMEN, à José.

Tu m’en veux alors, et tu regrettes de t’être fait mettre en prison pour mes beaux yeux ?

JOSÉ.

Quant à cela, non, par exemple !

CARMEN.

Vraiment ?

JOSÉ.

On m’a mis en prison, l’on m’a ôté mon grade, mais ça m’est égal.

CARMEN.

Parce que tu m’aimes ?

JOSÉ.

Oui, parce que je t’aime, parce que je t’adore !

CARMEN, mettant ses deux mains dans les mains de José.

Je paie mes dettes… c’est notre loi, à nous autre bohémiennes… Je paie mes dettes… je paie mes dettes…

Rentre Lillas Pastia, portant sur un plateau des oranges, des bonbons, des fruits confits, du manzanilla.