Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/439

Cette page a été validée par deux contributeurs.

part un pain dans lequel il y avait une pièce d’or et une lime ?…

CARMEN, remontant vers la fenêtre.

Oui.

LE DANCAÏRE.

Il s’en est servi, de cette lime ?…

CARMEN, remontant vers la fenêtre.

Non.

LE DANCAÏRE.

Tu vois bien ! ton soldat aura eu peur d’être puni plus rudement qu’il ne l’avait été ; ce soir encore il aura peur… tu auras beau entr’ouvrir les volets et regarder s’il vient, je parierais qu’il ne viendra pas.

CARMEN.

Ne parie pas, tu perdrais…

On entend dans le lointain la voix de José.
JOSÉ, (la voix très éloignée).

Halte-là !
Qui va là ?
— Dragon d’Almanza !
— Où t’en vas-tu par là,
Dragon d’Almanza ?
— Moi, je m’en vais faire
À mon adversaire
Mordre la poussière.
— S’il en est ainsi,
Passez, mon ami :
Affaire d’honneur,
Affaire de cœur,
Pour nous tout est là,
Dragons d’Almanza !

Pendant qu’il chante, Carmen, le Dancaïre, le Remendado, Mercédès et Frasquita, par les volets entr’ouverts, regardent venir José.
MERCÉDÈS.

C’est un dragon, ma foi !

FRASQUITA.

Et un beau dragon !