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Scène II

PIPO, PIPA, PIPETTA.
PIPO.

Ma femme et ma fille ; entourez-moi. Quelle journée, mon Dieu ! quelle journée !

PIPA.

Quel coup de feu !

PIPO.

Et quelle excellente idée j’ai eue de m’établir sur la frontière même, au beau milieu de la route qui mène de Grenade à Mantoue ! Jamais, sans cela, nous n’aurions eu la bonne aubaine qui nous arrive aujourd’hui.

PIPETTA.

Ça, c’est vrai, mon père.

PIPO.

Et maintenant, à l’ouvrage !… Je vais, moi, soigner les fourneaux ; vous, ma femme, ayez soin de mettre des fleurs partout… Quant à toi, ma fille…

PIPETTA.

J’ai fait ce que vous m’avez dit, mon père, et j’ai mis des toiles d’araignée à un tas de bouteilles de vin ordinaire, afin d’en faire des bouteilles de vin extraordinaire.

PIPO.

Bien, ma fille, bien !… Allez toutes les deux… veillez à la cave, au grenier… allez… allez…

Pipa et Pipetta rentrent dans l’auberge.