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riez, je ne voudrais pas vous dire des choses désagréables… mais enfin, vous avez ma montre… je la reconnais à la chaîne.

Pietro a une montre attachée à une ficelle.

PIETRO.

Moi, ta montre ?…

Il la retire de sa poche.

FRAGOLETTO.

Il vous faut une preuve !… regardez-la : je suis sûr qu’elle retarde de cinq minutes.

PIETRO, étonné, regardant la montre. En effet !…

FRAGOLETTO.

Là !… (À Pietro qui veut remonter la montre.) Ah ! tu auras beau la remettre à l’heure, ça sera toujours la même chose.

FALSACAPPA.

As-tu du cœur, au moins ?

FRAGOLETTO, allant à Falsacappa.

Je suis venu ici tout seul… il me semble que cela n’annonce pas un homme qui a froid aux yeux…

Pietro remonte et passe à droite.

FALSACAPPA.

Suis-moi donc… Et nous, enfants (Les brigands, qui avaient remonté, redescendent tous.), allons, avant le repas du soir, faire encore un tour dans la montagne… (À Fragoletto.) Je serai à côté de toi, mon gaillard, et nous verrons si ton mérite est à la hauteur de ton ambition.

FRAGOLETTO.

Allons dans la montagne !… (Il s’approche de Fiorella.) Mais vous, mademoiselle, vous, à cause de qui j’ai pris cette détermination qui peut avoir une certaine influence sur ma vie entière… ne me direz-vous pas un mot ?