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COUPLETS.
I
Quand tu me fis l’insigne honneur
De me rendre visite,
J’eus un petit moment d’humeur,
Mais cela passa vite :
Car sur tes pas ta fille entra,
Et mon âme étonnée
S’adoucit et te pardonna
Pour l’avoir amenée…
Tous les deux nous étions contents :
Pille, toi, vole, pille !
Et des yeux, moi, pendant ce temps,
Je dévorais ta fille !
II
Tu travailles fort bien, ma foi,
Les jours où tu travailles,
Et tu n’as rien laissé chez moi,
Si ce n’est les murailles.
Le lit avec le baldaquin
Et l’horloge qui sonne,
Tu les as pris… Eh bien, coquin,
Je te les abandonne…
Tous les deux nous serons contents :
Pille, toi, vole, pille,
Mais souffre au moins qu’en même temps
Je pille un brin ta fille !
FALSACAPPA.

Ah çà ! mais, sauf erreur, c’est une déclaration.

PIETRO.

Ça en a tout l’air.

FALSACAPPA.

Une déclaration à ma fille !…

FRAGOLETTO.

Pourquoi te fâcher, chef ? Un jeune homme a bien le droit de faire une déclaration à une jeune fille, lorsque ses intentions sont pures, à ce jeune homme !