Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/164

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Scène IV

PIETRO, FIORELLA, FALSACAPPA.
FIORELLA, bas, à Pietro.

Tu ne lui as rien dit, au moins ?…

PIETRO, bas.

Pas si bête !

FALSACAPPA, après avoir reconduit Carmagnola et Barbavano, regardant sa fille.

La famille, maintenant, la famille !…

FIORELLA, venant à lui.

Mon bon père !…

Elle retourne à Pietro.

FALSACAPPA.

Ma fille !… (Pietro et Fiorella se font des signes en riant. — À part.) Je sais bien que c’est aujourd’hui la Saint-Ernest… le jour de ma fête… mais je feins de ne pas me le rappeler… pour leur laisser le plaisir de me faire une surprise… (Haut à Pietro qui rit en le regardant.) Comme elle est belle, ma fille ! comme elle est grande !

Il s’est assis sur un escabeau à droite et prend sa fille sur ses genoux.

PIETRO.

Est-ce que tu ne t’es pas dit quelquefois que cela était extraordinaire d’avoir, à ton âge, une fille aussi grande ?…

FALSACAPPA.

Je me le suis dit quelquefois… mais, nous autres, nous vivons tellement en dehors des lois ordinaires !…

PIETRO.

C’est vrai…

Fiorella se lève, retourne à Pietro, et lui parle bas ; il lui remet un coffret qu’il a pris dans le creux d’un rocher.