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MÊME CHŒUR, à voix basse.
Deux par deux ou bien trois par trois,
Quatre par quatre quelquefois,
En sourdine ils rentrent dans l’ombre,
Les brigands de la forêt sombre.

Les brigands se cachent derrière les rochers, à droite et à gauche. — À peine sont-ils cachés, arrive de gauche, par la montagne, un Ermite vénérable (costume des capucins de baromètre). Il est suivi de huit jeunes paysannes. Le jour se lève.

FIAMMETTA.
I
Déjà depuis une grande heure,
Bon ermite, nous te suivons ;
Et pourtant ta sainte demeure,
Point encor ne l’apercevons…
Ah ! dis-nous vite,
Bon ermite,
Bon ermite, où nous conduis-tu ?
L’ERMITE, d’une voix faible et chevrotante.

Dans le sentier de la vertu !…

ZERLINA.
II
C’est un joli sentier, sans doute,
Et qu’il est doux de parcourir ;
Mais, hélas ! bien longue est la route…
Ne la verrons-nous point finir ?
Ah ! dis-nous vite,
Bon ermite,
Bon ermite, où nous conduis-tu ?
L’ERMITE, de même.
Dans le sentier de la vertu.

Il va vers la caverne.

FIAMMETTA.
N’arriverons-nous pas ?
FALSACAPPA, d’une voix terrible.
N’arriverons-nous pas ? Nous sommes arrivés !

Il rejette son capuchon, sa robe et sa barbe, et parait en chef de brigands. — Les brigands se montrent.