Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
LA PÉRICHOLE
II
- Comment ! tu vois, que j’ai la chance,
- Et tu veux tout brouiller ici !
- Manquerais-tu de confiance ?
- C’est un défaut chez un mari.
- Laisse-les donc finir, ces fêtes,
- Et puis après tu verras bien…
- Nigaud, nigaud, tu ne comprends donc rien ?
- Mon Dieu ! que les hommes sont bêtes !
PIQUILLO.
- C’est vrai, j’ai tort de m’emporter :
- Venez, je vais vous présenter !
Mouvement général d’attention. — Piquillo prend la Périchole par la main et s’adresse à Don Andrès.
- Écoute, ô roi, je te présente,
- À la face de tous ces gens,
- La femme la plus séduisante…
- Et la plus fausse en même temps !
- Prends garde à sa câlinerie
- De sa voix et de son regard !
- En elle tout est menterie…
- Je m’en aperçois… mais trop tard !
- Elle te dira qu’elle t’aime,
- Pauvre vieux, et tu la croiras,
- Comme je la croyais moi-même !…
- Voyez, qui ne croirait pas ?
- Puisque tu la veux pour maîtresse,
- Garde-la… mais veille dessus !
- Garde-la bien, je te la laisse,
- Et m’en vais car je n’en veux plus !
À la fin du morceau, Piquillo jette la Périchole sur les marches du trône. Don Andrès aide la Périchole à se relever. Grand mouvement d’indignation.
DON ANDRÈS, furieux et désignant Piquillo.
- Sautez dessus !
- Sautez dessus !
Don Pedro et Panatellas vont se placer derrière Piquillo, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.