Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, V.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
209
ACTE PREMIER

Scène VI

LA PÉRICHOLE, PIQUILLO
PIQUILLO.

Les voilà bien !…

LA PÉRICHOLE.

Nous quitter pour courir après des chiens savants !… pour aller écouter une musique de saltimbanques !…

Elle prend les quatre coins du tapis et le met sous son bras avec tout ce qu’il contient.
PIQUILLO.

Tandis que nous… qui représentons l’art…

LA PÉRICHOLE.

L’art sérieux…

PIQUILLO.

On nous laisse là… seuls tous les trois…

LA PÉRICHOLE.

Comment, tous les trois ?…

PIQUILLO, comptant sur ses doigts.

Eh bien, oui… toi, moi, et l’art.

LA PÉRICHOLE.

Ah !…

PIQUILLO.

Pauvre art !… après ça, tu sais… de nous trois… c’est encore lui le moins à plaindre des trois… car enfin… l’art… il est immortel… Et alors, n’est-ce pas ?… étant immortel, il n’a pas besoin ni de déjeuner, ni de souper… tandis que nous… qui en avons besoin, nous n’avons pas déjeuné, nous…

LA PÉRICHOLE.

Et quant à souper, nous nous en passerons…