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sauver… J’ai absolument besoin de cinquante mille francs… »

GARDEFEU.

Oh !

BOBINET.

« Prêtez-les moi : je vous les rendrai jeudi soir, à sept heures dix minutes. » Je lui ai répondu : « Comtesse, vous les aurez dans deux heures… » et je suis parti.

GARDEFEU.

Comment tu vas ?…

BOBINET.

Moi ?… mais je n’ai pas le sou.

GARDEFEU.

Eh bien alors tu n’aurais pas dû promettre !

BOBINET.

Ça l’a rendue si heureuse !… c’est un bonheur qui ne durera que deux heures… mais enfin, c’est toujours ça… (Avec fureur.) Ah ! les femmes du monde !…

GARDEFEU.

N’en dis pas de mal… il y a là… une baronne suédoise… que j’ai trouvée à la gare…

BOBINET.

Oui, je sais, ton domestique vient de me prévenir… j’aurais bien ri, si j’avais été moins triste…

GARDEFEU.

Tu es triste ?

BOBINET.

Je suis navré, profondément navré !

GARDEFEU.

Tant pis !… si tu avais été gai, tu aurais pu me rendre service.